Un peu d’Histoire…
L’église Saint-Martin a été construite au début du siècle dernier. La première pierre en a été posée en 1907. L’édifice venait d’être terminé lorsque se déclencha la première guerre mondiale, en 1914. L’architecte Van Gheluwe, de Namur, en avait élaboré le plan ; à sa mort, l’architecte De Noyette de Ledeberg le remania entièrement. L’édifice a grande allure, il répond bien à ce que souhaitait Léopold II : impressionner favorablement les étrangers à leur entrée en Belgique et être digne d’un chef-lieu de province.
EXTÉRIEUR DE L’ÉGLISE
- L’édifice est de style ogival, il procède du gothique rayonnant de la fin du XIIIe siècle. La tour altière est surmontée d’une flèche octogonale en pierre bleue avec croix en pierre, elle s’élève à 97 mètres de hauteur.
- Le grand portail est consacré à la glorification de saint Martin qui est statufié, sur le trumeau central en ornements épiscopaux. Le tympan évoque des épisodes de la vie apostolique de saint Martin.
- Le portail sud retrace la vie de saint Hubert, patron des Ardennes. Le tympan évoque sa conversion lors de la rencontre d’un cerf portant une croix. Les statues de saint Adrien et de sainte Nathalie, patrons d’une ancienne confrérie locale, encadrent le portail.
- Le portail nord évoque le passage de saint Bernard à Arlon, il est représenté y prêchant et disant la messe. De part et d’autre du portail, on voit les statues de saint Sébastien et de sainte Catherine, patrons d’anciennes confréries locales.
INTÉRIEUR DE L’ÉGLISE
- L’intérieur de l’église forme une croix latine à chevet plat. Les dimensions sont impressionnantes : 68.80 m en longueur, 35 m en largeur du transept, 23 m en hauteur sous la clef de voûte.
- L’élévation intérieure de la nef est à trois étages avec grandes arcades. Aux colonnes d’angle du transept, on voit des sculptures rappelant les figures symboliques des quatre évangélistes (homme, bœuf, lion, aigle).
- Le jubé, qui supporte les grandes orgues, est soutenu par un arc surmonté d’une balustrade avec au centre un haut-relief du roi David jouant de la harpe et en contrebas des anges musiciens.
- La chaire à prêcher est en marbre gris, elle est l’œuvre du sculpteur Durieu de Tournai (1936).
- La verrière du chevet a été réalisée par le maître verrier Ladon de Gand. On y distingue une grande rosace de 8 m de diamètre et une grande baie vitrée à trois ogives.
- La rosace est un hymne à la gloire de Dieu. Elle comprend 5 zones concentriques et au centre, un médaillon de vermeil présentant, en caractère hébraïque, le nom de Jahvé. Quatre zones concentriques sont ornées d’anges adorateurs, la cinquième offre les douze signes du zodiaque. Les images de la Vierge, de saint Jean-Baptiste, le soleil et la lune complètent ce fort bel ensemble.
- La baie vitrée à trois ogives célèbre l’Eucharistie. Au centre, une évocation de la multiplication des pains, le sacrifice du Calvaire, la Cène et la rencontre d’Emmaüs. A gauche, des scènes de l’Ancien Testament : les sacrifices d’Abel, de Noé, d’Isaac, et de Melchisédech. A droite, des figures prophétiques de l’Eucharistie dans l’Ancien Testament : l’Agneau Pascal, la Manne, le Serpent d’airain et la Table des pains de proposition. Ces trois vitraux sont dominés par l’Hostie, l’Ostensoir et le Pélican.
- Les vitraux des quatre autels latéraux évoquent respectivement l’apparition du Sacré-Cœur à sainte Marguerite- Marie, Notre Dame de Lourdes et la Vierge donnant le rosaire à saint Dominique, des scènes de la vie de saint Martin, une imagerie de l’histoire de saint Joseph.
- Un nouveau vitrail, réalisé à l’occasion du centenaire de l’église, a été installé en 2017 derrière les orgues, du côté du soleil levant. Il s’intitule « Matin de Pâques » et est l’œuvre d’Etienne Tribolet.
Les vitraux
Création et réalisation du Maître-Verrier Etienne Tribolet de Honnay-Beauraing. Le thème du vitrail est « Le Matin de la Résurrection ».
L’église St Martin a été construite de 1907 à 1914. Pour fêter ces 100 ans, de 2007 à 2014, Jean-Marie Jadot, Doyen, a eu le projet de laisser un témoignage de ce centenaire et de remplacer le vitrail situé au-dessus du jubé.
On sait que le chœur d’une église est généralement tourné vers l’est. En cette église St Martin, c’est le jubé qui accueille le soleil levant, le matin. D’où le thème de ce vitrail.
Il fait face à l’autel représentant le tombeau ouvert.
Le maître-verrier a utilisé du véritable verre rustique soufflé et produit selon la grande tradition du Moyen-Age. Chaque pièce est taillée suivant un gabarit de carton et est sertie dans un profilé de plomb. Pour garder la richesse de sa matière et de sa couleur, le verre a été utilisé totalement pur c’est à dire sans y apposer, en surface, une peinture de grisailles.
La couleur rouge en bordure se répand vers le réseau supérieur pour former un liseré éclatant au sommet. Le regard est invité à suivre un chemin, du bas de la verrière vers le haut, un chemin vers la lumière. Une couleur domine et donne le ton, c’est le bleu. On passe des bleus profonds, des ténèbres enveloppant la nuit, aux bleus plus clairs percés d’éclats lumineux de l’aube encore hésitante.
Ces grands espaces sont traversés par un réseau sensible de lignes qui génère un mouvement. C’est le lieu où se poursuit le combat de la lumière et de l’ombre. Le Christ n’est pas encore ressuscité.
Un grand cercle se dessine au centre de la verrière, l’aube va poindre. On assiste à la dislocation des ténèbres. Dans le ciel apparaît une lumineuse couronne de couleurs. La couleur colorée devient éclatante, irrésistible à travers les jaunes d’or et citron. Les rouges-orangés, ponctués de pourpre et violet se diversifient à la hauteur des ogives des 6 lancettes et laissent apparaître une vaste ligne d’horizon. C’est l’aurore triomphante. Les ténèbres sont vaincus, c’est la victoire définitive de la vie sur la mort.
A travers le langage des couleurs, des lignes et des formes, une grande symphonie est écrite et forme un chœur éclatant.
Le maître-verrier Etienne Tribolet nous invite à regarder le vitrail patiemment, obstinément avec les yeux du cœur. Il souhaite qu’il devienne un signe lumineux d’espérance et que l’on y trouve une force nouvelle.
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Les Orgues
En 1993, M. Binet cède le relais à son élève, Vincent Hubert. Le nouvel organiste, dont c’est la profession à temps plein, est diplômé de l’école d’orgue diocésaine de Namur dont il est sorti avec un pris d’excellence en 1987.
« Je joue aux messes, aux mariages, etc., explique-t-il. Je supervise également l’ensemble de la programmation musicale dans le cadre de Saint-Martin, prestations de chorales ou concerts. Ce métier est une passion. Le bonheur, pour moi, c’était de jouer sur instrument en parfait état. Or, ces derniers temps les orgues étaient moins sûres. Je suis forcément ravi de cette restauration ! A l’exception d’un apport de jeux dans les années 50, aucune restauration n’a jamais été envisagée. Jusqu’alors, on attendait, on mettait des pansements, raconte encore Vincent Hubert. Au cours de la visite d’un facteur d’orgues, j’ai posé la question. Il m’a été répondu qu’une restauration valait la peine. »

En janvier 1999, l’organiste s’entoure donc d’un « comité de restauration ». Des soumissions sont lancées et la firme Mayer, de Heusweiler, dans la Sarre, en Allemagne, est choisie. Le contrat est signé en mai 2000. Les travaux débutent en janvier dernier et entrent dans leur phase finale. Les grandes orgues doivent être prêtes pour les concerts du printemps donnés en leur honneur en avril et en juin.
« Les grandes orgues ont fait l’objet d’une restauration complète », poursuit Vincent Hubert tandis que le facteur d’orgues allemands accorde un jeu. La console, en chêne massif est parfaitement cirée, comme en cette journée de 1933 qui vit l’inauguration des grandes orgues.
Les éléments, bannis ou dégradés par les décennies d’utilisation, ont retrouvés leur emplacement et leur fonction d’origine. Les boutons qui indiquent les registres sont en porcelaine. Les circuits électriques et la ventilation de l’instrument, dont la transmission est donc électropneumatique, ont été remis à neuf.
Enfin, les orgues disposent aujourd’hui d’un combinateur électronique. Progrès technologique oblige, il permet la pré-programmation sur le plan de la commande des jeux. Pour Vincent Hubert, cette incursion dans la modernité est « un atout pratique et non négligeable »
