Homélie de la Messe de Rentrée Pastorale

L’homélie prononcée par notre doyen, l’abbé Pascal ROGER, lors de la messe de la rentrée pastorale et en présence des enfants du catéchisme utilise la construction de l’église Saint-Martin comme métaphore pour enseigner la beauté et la diversité de la création divine. Le message central est que, tout comme une église est bâtie par de nombreuses personnes aux talents divers, la création de Dieu est pleine de diversité et d’harmonie. L’humanité fait partie de cette création, et les êtres humains sont au sommet de cette œuvre avec une vocation particulière :

« Aimer et prendre soin de la nature ainsi que des autres »

L’enseignement fort est que Dieu a créé un monde harmonieux, mais l’être humain, en devenant parfois un « prédateur » pour la nature et pour ses semblables, rompt cet équilibre. Cependant, Jésus nous montre une autre voie : celle de la fraternité, du partage et de la bienveillance. Il invite ses enfants à vivre comme des frères et sœurs, à éviter la jalousie et l’envie, et à s’engager dans des relations basées sur l’entraide et la solidarité.

En conclusion, l’homélie encourage à prier pour un cœur ouvert, à vivre selon l’amour fraternel et à prendre soin de la création et des autres dans une attitude de bienveillance.

Voici la vidéo de l’intégralité de cette belle homélie

Le bâtiment dans lequel nous sommes! Regardons sa hauteur, ses colonnes, ses vitraux, les statues. Comme tout est bien organisé! Il y a de jolies fleurs devant l’autel. Tout est réalisé pour que ce soit beau. Alors, pour construire une église comme Saint-Martin, et toutes nos églises sont belles, il a fallu pas mal de monde ! Qu’est-ce qu’il a fallu comme métier pour construire l’église à votre avis ? Oui, les ouvriers et qu’est-ce qu’ils faisaient les ouvriers? Ah, il a fallu un architecte oui. Des charpentiers très bien. Un constructeur donc un maçon oui. Pardon? oui maçon et puis quoi encore ? Oui ! Plombier Ah un plombier oui même pour Saint-Martin. il a fallu un électricien. Un vitrier ? Un maître verrier même parce que pour les vitraux, ce sont des maîtres verriers. Il y en a un dans notre assemblée d’ailleurs. Pardon?  Je n’ai pas entendu! Ah un bricoleur ! Non là, il fallait des professionnels. Ah oui, parce que, quand même, il fallait des professionnels. Mais on voit que, non seulement pour construire Saint-Martin, mais encore aujourd’hui, pour que Saint-Martin soit une belle église accueillante, il faut un tas de monde et chacun avec ses dons spécifiques. Et ce matin, notre église est en plus décorée de manière un peu inhabituelle. il y a de belles œuvres d’art qui nous montrent la nature et qui nous plongent de manière tout à fait privilégiée dans ce temps que nous célébrons du 1er septembre au 4 octobre : le temps de la création. Si vous deviez dire un autre mot pour dire « la création » vous utiliseriez quel mot ? Ah oui, pour création mais quand on dit « Dieu a créé le monde » qu’est-ce qu’on dit ? Ah oui c’est le début la création oui. Ah imaginez, ah oui, il a fallu de l’imagination et donc la création ici dont je veux parler et qui nous est montrée par tous ces beaux tableaux, c’est finalement ce monde que nous habitons : l’univers avec cette nature superbe qui est représentée là dans les arbres et dans les végétaux qui décorent l’église. Alors maintenant j’ai une petite question plus compliquée à vous poser : est-ce que vous, vous faites partie de la nature ou pas ? Tu penses que oui ! Est-ce que quelqu’un pense que c’est non ?   tu penses que c’est oui Siana ?   oui et bien oui on fait partie de cette nature. Alors, pour le croyant, ce monde, cet univers merveilleux, cette nature superbe et nous, nous sommes l’œuvre de Dieu, c’est le beau projet de Dieu qui s’est réalisé. Et ce projet de Dieu c’est un peu comme cette église. La création elle est faite d’une grande diversité, diversité de plantes, diversité d’animaux, diversité d’êtres humains, diversité des saisons et cetera et cetera. Et donc la nature, elle est faite de réalités très différentes et, en même temps, très harmonieuses. Les saisons se succèdent les unes après les autres. Après l’hiver vient toujours le printemps, et cetera. Les animaux font des petits qui permettent de continuer l’espèce. Une belle harmonie ! Alors Dieu, il avait ce projet merveilleux et il a mis au sommet de son œuvre la réalisation la plus belle. Quelle est la réalisation, la plus belle que Dieu a faite à votre avis ? Oui! c’est l’être humain oui tu as bien raison : c’est l’être humain. Et il l’a doté de tas de facultés, de tas de capacités, l’être humain. Au point de savoir réaliser même une église Saint-Martin. Et il en a donné une toute particulière qui était la condition pour qu’il puisse aimer : c’était qu’il soit libre parce qu’on ne peut pas aimer avec un pistolet sur la tempe. Dire « tu es obligé d’aimer », ça ne marche pas ça hein ! On aime librement et le rêve de Dieu : c’est que les êtres humains entrent en relation avec lui comme de vrais amis habités d’un réel amour, d’une belle amitié. Mais les êtres humains n’ont pas toujours agi comme ça ! Loin de là ! Et pourtant dans le récit qu’on a entendu avec l’histoire de Noé, Dieu s’engage. Dieu s’engage à protéger toute cette belle nature et à protéger l’être humain. Et le signe de ça : c’est un arc-en-ciel. C’est le signe de l’engagement de Dieu, de l’alliance. Mais s’il y a un engagement des deux côtés, il faut que tout le monde tienne son engagement. Et est-ce que nous, les êtres humains, on respecte notre engagement à préserver la nature, à prendre soin les uns des autres ? Qu’en pensez-vous ? est-ce qu’on prend soin toujours de la nature ? On pollue etc on exploite un peu trop la nature. Le rêve de Dieu c’était l’harmonie, Que tout s’entende bien, que tout s’équilibre bien. Mais l’être humain, il est devenu un peu prédateur ! Savez le prédateur, c’est la plus grosse bête qui mange la plus petite ! Et bien l’être humain il est devenu comme un prédateur pour la nature, abusant au maximum de tout ce qu’elle pouvait offrir, au point, à un moment donné, que la nature soit un peu en panne ! Ça, c’est quand l’être humain veut tout avoir pour lui. Alors ceux qui ont fréquenté Jésus, ceux qui ont découvert le chemin de Jésus, ceux qui choisissent de devenir disciples, eux, ils ont entendu une autre manière de vivre où l’on n’est pas prédateur par rapport à la nature et où l’on pas des ennemis les uns à l’égard des autres, des rivaux, des gens qui se font un peu la guerre. On est appelé, avec Jésus, à être comme des … à vivre comment ? Comme des ? Oui comme des amis, un autre mot ? Comme des frères ! Voilà, comme des frères et sœurs puisque nous disons tous « Notre Père » on est invité à vivre comme des frères et sœurs. Or Jacques, qui avait connu Jésus et puis qui voit la première communauté chrétienne vivre, il se rend compte que, même dans la communauté chrétienne, il y en a qui ont envie de ce que les autres ont, il y en qui sont jaloux et ça ne fonctionne pas. La belle fraternité, la belle amitié ne fonctionne pas. Alors Jacques, il se fâche un peu sur la communauté chrétienne et dit « vous n’avez donc rien compris, vous n’avez pas compris ce que Jésus nous propose de vivre ». Et pourtant Jésus il l’a vécu jusqu’au bout, Il a tout donné pour les autres, il nous invite, nous aussi, à nous donner pour les autres. Comment est-ce que moi je peux me donner un peu pour les autres ? Comment est-ce que je peux donner un peu de moi-même pour les autres ? Oui dans la gentillesse, oui dans le coup de main, le soutien, oui l’entraide … en passant du temps avec lui, … dans le partage, la solidarité. Voilà, ça, ce sont des conditions pour vivre heureux. Si l’on vit en ennemis les uns contre les autres, des rivaux, si je suis toujours en train de regarder ce que mon voisin a, en voulant lui prendre, mais on ne sera jamais dans une relation de paix. Or le bonheur nécessite que l’on s’inquiète les uns des autres, que l’on prenne souci les uns des autres, que l’on s’entraide. Et quand quelqu’un a quelque chose que je n’ai pas, et bien, plutôt que de le vouloir, je me réjouis. je me réjouis de son bonheur. Alors, en ce début d’année, où en communauté nous sommes invités à prendre davantage soin de la création mais à vivre aussi des relations plus fraternelles, en ce début d’année, où l’on veut trouver un nouvel élan pour nos communautés chrétiennes, pour notre vie chrétienne, et bien, demandons au Seigneur, dans la prière, comme c’est l’année de la prière ça tombe bien, d’avoir le cœur ouvert et de surtout ne pas regarder les autres avec des lunettes qui sont celles de la jalousie et de l’envie mais plutôt avec les lunettes de la bienveillance, c’est-à-dire en souhaitant que les autres soient bien et en m’inquiétant pour qu’il le soit davantage. oui Siana ? … « il y a des gens, ils veulent montrer qu’ils sont plus fort et donc il y a … » voilà la loi du plus fort n’est pas toujours la meilleure et Siana a raison et bien si on veut toujours être plus fort que mon voisin, si je veux gagner sur mon voisin et bien c’est le malheur. Et on le voit bien dans les pays en guerre. Et Jésus il nous donne la recette pour être heureux en vivant comme des frères. Alors on va essayer de s’y appliquer tout au long de cette année et dans notre prière chaque matin demandons au Seigneur aide-moi à être un frère une sœur pour ceux qui m’entourent.