Méditations et Homélies lors de l’Octave N-D d’Arlon 2024

Lundi 2 septembre

Méditation

« La vérité nous délivre. L’homme libre rend gloire à Dieu » Jacques BERTHIER

Justice et Paix ? Serait-ce simplement des slogans dans notre monde déchiré, une façon de nous conférer bonne conscience à peu de frais ? A nos portes la guerre fait rage en Ukraine, au Proche Orient, que ce soit à Gaza ou en Cisjordanie, mais aussi au Soudan, en RDC, et dans d’autres régions du monde ? Au Nord-Kivu en RDC, la Commission Justice et Paix interpelle les politiques pour restaurer dans leurs droits des population malmenées par la guerre liée au contrôle des minerais rares, ces « minerais du sang » que l’on trouve dans nos smartphones ou les batteries électriques…En mars 2024 Entraide et Fraternité et la Commission Nationale Justice et Paix ont mené une campagne en union avec les partenaires de ces régions  concernées en RDC ou au Pérou . Psaume 85 : Ecoute ce que dit Dieu, l’Eternel ; il dit : « Paix », pour son peuple et pour ses fidèles, mais qu’ils ne reviennent pas à leur folie ! Son salut est tout proche de ceux qui le craignent, et la gloire va demeurer dans notre pays. Amour et Vérité se rencontrent,
Justice et Paix s’embrassent La fidélité germe de la terre et la Justice se penche du ciel.
L’Eternel lui-même donne le bonheur, et notre terre donne sa récolte. La Justice marche devant lui, et ses pas tracent le chemin. Amour et Vérité se rencontrent, Justice et Paix s’embrassent L’Amour (hêsêd) Faire justice à l’autre au-delà de la pure émotion, permettre à l’autre de vivre en paix La Vérité (êmêt, amen), ce qui est fiable, ce qui est solide, ce qui engendre la confiance La Justice (tsêdêk)  qui donne le principe de justice, de droiture, la tzedaka, chez les Juifs. La justice rétablit dans leurs droits « la veuve ,l’orphelin ,l’immigré » qui ont été « injustement spoliés de leurs droits » La Paix (chalôm), désigne le fait d’être dans le monde de l’amour, de la confiance, la capacité de se reconnaître au-delà des rejets et des violences… Amour et Vérité se rencontrent, Justice et Paix s’embrassent Lors de l’Eucharistie de ce 22ème dimanche, le psaume 14(15) posait clairement cette question : « Seigneur qui séjournera sous ta tente ?  Celui qui se conduit parfaitement, qui agit avec justice et dit la vérité selon son cœur… » Jésus déplace complètement la question du pur et de l’impur : il invite à pénétrer au cœur de l’humain, à ce qui fait le cœur de notre vie, à ce qui nourrit nos paroles et nos actes. Amour et Vérité se rencontrent, Justice et Paix s’embrassent Comment pouvons-nous devenir pleinement des artisans de Justice et de Paix, des personnes capables d’engendrer une possibilité de vivre en paix ? Les engagements  de notre Commission régionale s’inscrivent en priorité dans le travail sur le droit au logement ainsi que le soutien aux groupes qui accueillent des migrants. Ils consistent également dans l’appui aux campagnes menées au plan national, en lien avec des pays comme la RDC ou le Pérou déjà cités… Ces engagements ne sont pas simplement des échanges de paroles : ils s’articulent sur des rencontres, sur l’interpellation de celles et ceux qui ont le pouvoir de changer à différents niveaux. Ils se vivent avec d’autres, avec des groupes locaux, des associations plus vastes comme le Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté (RWLP) ou le Rassemblement Wallon pour le Droit à l’Habitat (RWDH) pour ce citer que celles-ci… Oui, ce travail se mène avec d’autres, chrétiens ou non. Il s’enracine, pour nous, dans la conviction enracinée en Dieu qui inlassablement chemine avec et en notre humanité, un  Dieu qui nous invite au respect de l’intégrité de celle ou celui qui devient proche pour nous, et que nous désignons comme notre prochain… « Amour et Vérité se rencontrent, Justice et Paix s’embrassent La fidélité germe de la terre et la Justice se penche du ciel. L’Eternel lui-même donne le bonheur, et notre terre donne sa récolte. La Justice marche devant lui, et ses pas tracent le chemin. »

Joseph PIRSON

Homélie

Marie, Reine de la paix – La paix entre les peuples

Chers confères, chers frères et soeurs dans le Christ, nous venons de l’entendre: Jésus nous a donné sa mère comme notre mère à un moment décisif de sa vie. Avant de nous remettre son Esprit, il a pris soin que nous ayons à côté de nous celle qui avait dit Oui, oui au projet de Dieu, et qui était devenu sa mère. Ici au pied de la croix, à la demande de son Fils, Marie accepte par un second OUI d’être la mère du disciple bien-aimé, et donc de notre mère, à nous tous. Dans le monde entier, elle est vénérée sous le beau titre de « Reine de la paix », aussi ici à Arlon, dans cette belle église qui nous accueille cette semaine pour prier ensemble pour la paix, et aujourd’hui spécialement pour la paix entre les peuples. Nombreux sont ceux qui s’engagent et travaillent pour la paix, et nous avons à nos cotés Marie, notre mère, Reine de la paix. Les sociologues ont constaté que dans nos sociétés occidentales de plus en plus de gens vivent sans référence à Dieu. Nombreux sont ceux à qui il ne manque rien s’ils n’ont pas de religion, et ils sont heureux sans pratiquer une religion. Vivre ainsi est devenue la grande tendance actuelle, nous disent les sociologues de la religion, et il ne sert à rien de vouloir la freiner ou même la stopper. Par contre, on constate aussi que cette tendance majoritaire ne devient pas pour autant universelle: il y a toujours aussi des gens qui vivent autrement et qui proposent des alternatives à notre société. Parmi eux figurent les chrétiens qui mettent en question certaines des valeurs et des critères actuels en vogue. Un de ces critères concerne la résolution des conflits entre peuples.  A regarder ce qui se passe dans le monde, on a bien soi-même être heureux sans Dieu, mais est-ce vraiment un bonheur, si on est quotidiennement informé que des pays entrent en guerre, que des nations s’opposent, par des armes de plus en plus sophistiquées pour des guerres, où participe aussi à nouveau l’Europe qui avait pourtant hautement proclamé « Plus jamais la guerre! » Face à cette évolution néfaste, le pape François, qui nous fait l’honneur de nous rendre visite maintenant en septembre, ne cesse pas de plaider en faveur de négociations et de solutions diplomatiques pour résoudre les conflits. Avec Marie, Reine de la paix entre les peuples, le pape nous fait savoir: « Aucune guerre ne vaut les larmes d’une mère ayant vu son enfant mutilé ou mort; aucune guerre ne vaut la perte de la vie ne serait-ce que d’une seule personne humaine, être sacré, créé à l’image et à la ressemblance du Créateur ; aucune guerre ne vaut l’empoisonnement de la planète, notre maison commune ; et aucune guerre ne vaut le désespoir de ceux qui sont forcés à quitter leur patrie bien aimée. » C’était là le message clair que le pape François a adressé au 6e Forum de Paris sur la Paix, en novembre dernier. Les chrétiens sont certes une minorité dans nos sociétés, mais peut-être en écoutant Marie, Reine de la paix, ils arrivent à mieux plaider pour la paix entre les peuples et à trouver d’autres moyens que le soutien militaire afin d’aider des peuples opprimés ou envahis par des ennemis. Il faut certes se défendre, si un peuple, un pays, une nation est attaquée. Même la doctrine sociale de l’Eglise demande, à juste titre, l’auto-défense, mais les armes et la guerre ne pourront être que le tout dernier recours si tous les autres moyens ne servent à rien. Ces autres moyens sont nombreux et deviennent de plus en plus efficaces, si nous sommes disposés à y travailler et à nous confier dans la prière à Marie, reine de la paix. Saint Paul nous a appelés dans la première lecteur des« ambassadeurs » de la réconciliation. Oui, c’est exactement ce que, chrétiens, nous devons être ou devenir en plus en plus: des ambassadeurs de la réconciliation, titre politique, mais combien clair, utile et nécessaire en notre monde. « Nous ne pouvons plus penser à la guerre comme une solution, du fait que les risques seront toujours plus grands que l’utilité hypothétique qu’on lui attribue », nous dit le pape François. Alors favorisons les autres moyens pour faire et sauvegarder la paix: le partage de nos richesses culturelles, scientifiques, religieuses. Soutenons tous les efforts qui aident de sortir les gens de la pauvreté, ici et ailleurs, et qui oeuvrent pour des conditions de vie dignes pour tous. Regardons Marie, invoquons-la comme Reine de la paix entre les peuples, et elle nous fera voir et imaginer tant de belles choses à réaliser afin d’augmenter la justice et la paix entre nous et entre les peuples.  A nous, ambassadeurs de la réconciliation dans un monde souvent loin de Dieu et de la paix, à nous d’inventer des paroles de bienveillance, d’accueil, d’entraide pour tous, êtres créés à l’image de Dieu. N’ayons pas peur d’en parler, même si on nous traite d’irréalistes ou de rêveurs! A la fin de son testament spirituel, le Père Léon Dehon, fondateur des Prêtres du Sacré-Coeur, et du Centre spirituel de Clairefontaine auquel je suis fier d’appartenir, écrivait: « Aimez-vous les uns les autres;  pas de divisions entre nous. Aimons toutes les nations. Il n’y aura plus de nations au ciel. Nous sommes tous les frères du Sauveur et les enfants de Marie.  Ah quel beau témoignage, en 1913, juste avant la terrible Première guerre mondiale: aimons toutes les nations, tous les peuples, tous les pays, et quel argument fort pour défendre ce commandement? Au ciel il n’y aura plus de nations, nous sommes tous les frères du Saveur et les enfants de Marie. Eh bien, chers frères et soeurs dans le Christ, n’arrêtons pas d’être partout où nous sommes, des ambassadeurs de la réconciliation, faisons de la vraie publicité autour de nous pour ce beau lieu ici à Arlon, la Knippchen, où on prie Marie, Reine de la paix, aussi de la paix entre les peuples. Oui, Marie, Reine de la paix, priez pour nous tous. AMEN.

Jean-Jacques FLAMMANG scj

Mardi 3 septembre

Le groupe « Laudato Si », créé il y a quelques années, propose des réflexions, des célébrations et des actions pour découvrir, célébrer et vivre l’écologie intégrale que le Pape François a développée dans ses encycliques Laudato Si et Fratelli tutti. Il s’agit de répondre à la clameur de la terre et à la clameur des pauvres. Le chemin que nous vous proposons ce soir comprendra 3 aspects : 1. d’abord, avoir un esprit pour analyser et comprendre la situation dans le monde, 2. ensuite, ouvrir notre cœur pour adhérer aux besoins de changer notre façon de vivre 3. et enfin, agir pour guérir, délivrer le monde du mal, afin qu’advienne un monde verdoyant et fraternel. Marie est celle qui nous conduit au Christ. Tournons-nous vers elle et louons-la de tout notre cœur. Louée sois-tu, Marie comblée de grâce, toi qui as accepté d’enfanter notre Sauveur, accueille notre prière et intercède pour nous auprès de Lui. (Silence). 1) Louée sois-tu Marie pour ta vie de prière tournée vers Dieu. Donne-nous un esprit capable de comprendre quel est le sens de notre vie sur terre. Par amour, Dieu nous fait don de la Terre avec toutes ses beautés. Elle est comme une Mère qui nous accueille tous, qui nous soutient, nous gouverne et nous offre divers fruits merveilleux et tant de fleurs colorées. Que notre gratitude soit le socle de notre espérance.Rendons gloire à Dieu! (Silence). Considérons-nous la terre comme une maison commune à tous ses habitants ? Cette Terre, ne crie-t-elle pas en raison des dégâts que nous lui causons par l’utilisation irresponsable et abusive des biens que Dieu a déposés en elle? (Silence). Les progrès scientifiques, les prouesses techniques, la croissance économique s’accompagnent-ils toujours d’un authentique progrès social ? D’une justice mondiale ? (Silence). Prions ensemble : « Ô Marie, Mère de Dieu, Reine du monde visible et invisible, Toi qui as pris soin de Jésus, qui L’as accompagné et soutenu jusqu’au bout, Toi qui as pleuré sa mort, Mère de tendresse au pied de la croix, Tu es aujourd’hui au chevet de ce monde blessé. Le cœur transpercé, Tu compatis à la souffrance de toutes les victimes, humaines et non-humaines de cette planète saccagée  par un système meurtrier et suicidaire. Tu pleures la mort des personnes et des écosystèmes crucifiés sur les structures de péché construites par l’avidité et l’appât du gain. » P.P. Renders. (Silence). Chant : Refrain : Marie témoin d’une espérance, Pour le Seigneur Tu t’es levée. Au sein du peuple de l’Alliance, Tu me fais signe d’avancer toujours plus loin, toujours plus loin. 1. Mère du Christ et notre Mère, Tu bénis Dieu, printemps de vie. En Toi, l’Esprit fait des merveilles, avec Amour il te conduit. 2) Louée sois-Tu Marie pour ta douceur et ta tendresse, donne-nous un cœur pour louer, célébrer et nous émerveiller devant la belle Création. (Silence). Aide-nous, Marie, à adhérer aux souhaits de Dieu, à être  responsables et respectueux de tout ce qui vit sur la Terre. Dieu nous a confié ce monde pour le transmettre plus beau à nos descendants. (Silence). Aujourd’hui, Marie,  nous souhaitons le changement. Nous comprenons que nous  sommes  appelés à une conversion écologique et humaine. Nous souhaitons  vivre la sobriété heureuse et oublier nos envies prédatrices et destructrices. (Silence). La terre est un don de Dieu pour le bonheur de chaque créature. Oh Marie, nous te prions pour tous les pauvres qui souhaitent vivre dans la dignité mais que notre façon de consommer met en péril, dans certaines parties du monde. (Silence). Ouvre notre cœur pour que chacun de nos gestes soit tourné vers le bonheur des autres, que chacune de nos paroles prenne racine dans l’Amour. Sainte Marie, comblée de grâce, accueille notre prière. (Silence). Prions ensemble : « Ô Marie, Toi qui dès le commencement  as été choisie pour donner la Vie et écraser les forces de mort,  Toi qui sais que les contractions et douleurs peuvent enfanter un monde nouveau, je Te choisis aujourd’hui comme Mère et Reine, comme guide et inspiratrice de ma conversion écologique intégrale. Je Te confie la guérison de mon regard, de mon cœur, de mon intelligence et de mon âme pour m’ajuster toujours plus au plan d’amour du Père pour la Création. Je veux me mettre corps et âme à ta disposition. Apprends-moi l’humilité pour que se déploie en moi l’espace du miracle. Aide-moi à me libérer des addictions nihilistes. Que, dans cette liberté, je devienne toujours plus un instrument de l’Esprit. » P.P. Renders. (Silence). Chant : « Couronnée d’étoiles. » Refrain : Nous Te saluons, ô toi, Notre Dame, Marie Vierge Sainte que drape le soleil,  Couronnée d’étoiles, la lune est sous tes pas, en Toi nous est donnée l’aurore du salut. 2. Tu es restée fidèle, mère au pied de la croix, soutiens notre espérance et garde notre foi. Du côté de ton Fils, Tu as puisé pour nous, l’eau et le sang versés qui sauvent du péché. (Silence). 3) Louée sois-tu Marie pour ta fidélité. Toi toujours confiante, aide-nous à comprendre  comment agir aujourd’hui. (Silence) En ce monde il y a beaucoup de violence. Mais quoi qu’on ait fait, Dieu est un Père aimant qui nous pardonne et nous attend. Douce et Sainte Marie, guide-nous vers  la miséricorde et le pardon, aide-nous à voir ce qui est beau dans le monde et en chaque personne, soutiens-nous dans notre désir d’être vrai, aide-nous à ne pas critiquer, mais à plutôt chercher les qualités et le positif chez les autres.  Que nos façons d’agir puissent mener vers la Paix. (Silence)  Oserons- nous demander au Seigneur qu’Il nous éclaire sur le chemin à suivre ? A Cana,  Marie n’a-t-elle pas demandé au Seigneur d’aider les gens de la fête ? Elle leur a  dit : « Faites ce qu’il vous dira. » ! Aide-nous Marie à savoir écouter ce qu’Il nous dit pour avancer chaque jour vers le meilleur. (Silence) Prenons le temps de créer des liens, d’entrer en dialogue avec tous ceux que nous rencontrons, de partager nos idées et de décider un réel changement. Cherchons ensemble à éviter l’excès de déchets et le gaspillage. Luttons  contre l’utilisation démesurée des choses. En avant,  tous nous  pouvons nous  repentir de nos façons de porter préjudice à la planète. (Silence) Ô Marie Reine de la Paix, ton Fils, Christ ressuscité et vainqueur du Mal,  appelle chacun à s’élever contre le Mal. Par Lui, nous savons que l’Amour est le plus fort. Avec Lui, nous passons de nos échecs à autant de renouveaux. Marie, aide chacun et chacune de nous à suivre la Parole de ton Fils et à garder le courage de lutter pour un monde plus beau,  plus juste, plus fraternel. (Silence). Prions ensemble : « Ô Marie, par ton amour maternel, inspire mon engagement, mes choix de vie, mes actes quotidiens, mes paroles et mes actions militantes. Donne-moi d’être témoin de la vraie liberté et de la sobriété heureuse, un témoin de la joie du don, du partage et de l’entraide, témoin de cette joie qui m’habite lorsque je m’ajuste à la volonté de Dieu, à ma vocation de vivant, à mon identité d’enfant de Dieu appelé à l’Amour. » P.P. Renders. Chant : La première en chemin.  Couplets 6 et 7  6. La première en chemin avec l’Eglise en marche, dès les commencements, Tu appelles l’Esprit ! En ce monde aujourd’hui, assure notre marche. Que grandisse le Corps de ton Fils Jésus-Christ. Marche avec nous Marie, aux chemins de ce monde, ils sont chemins vers Dieu. (2X) 7. La première en chemin, aux rives bienheureuses, Tu précèdes, Marie, toute l’humanité. Du Royaume accompli, Tu es pierre précieuse, revêtue du Soleil, en Dieu transfigurée ! Marche avec nous Marie, aux chemins de nos vies, ils sont chemins vers Dieu. (2X)

Groupe « Laudato Si »

Homélie

Il y a 5 ans, j’ai visité le site du Bois du Cazier à Marcinelle, là où, en 1956, s’est produite une catastrophe qui a provoqué la mort de 262 mineurs. En ce lieu de mémoire que l’on ne découvre pas sans émotion, j’ai pu lire un panneau ayant pour titre ‘La religion du progrès’, et sur lequel avait été reproduit ce texte écrit en 1866 par un certain Charles le Hardy de Beaulieu, économiste, professeur à l’école des mines de Mons : « Le sauvage ignorant ressent une terreur superstitieuse pour l’eau, le feu, la foudre.  L’homme civilisé s’en est fait d’admirables auxiliaires.  C’est parce qu’il les a domptés, que de puissantes locomotives et de gigantesques bateaux à vapeur dévorent l’espace en traînant ou portant des milliers de voyageurs ou des millions de kilogrammes de marchandises.  C’est donc en s’emparant des forces et des dons de la nature, à l’aide de son intelligence, que l’homme acquiert véritablement une puissance illimitée ; c’est vers ce but que doivent tendre tous ses efforts. » La catastrophe de Marcinelle a tragiquement montré l’illusion d’une telle prétention à vouloir plier la nature à notre bon vouloir.  Nous en voyons d’ailleurs les effets pernicieux, dramatiques dans la dégradation de notre environnement. Face à ce qui apparaît comme une guerre suicidaire avec la nature, nous découvrons un appel à faire la paix avec elle. ‘Faire la paix avec la nature’…  C’est le titre d’un document produit par les Nations Unies en 2021.  Il propose un plan scientifique pour faire face aux urgences en matière de climat, de biodiversité, de pollution. Même si cette approche est importante, je voudrais surtout évoquer aujourd’hui les ressources que nous trouvons dans la Bible.  Le titre d’Ève nouvelle donnée à Marie, l’associe au Christ, nouvel Adam, dans l’œuvre du salut. Cette double référence à Adam et Ève nous renvoie au livre de la Genèse qui, dans ses premiers chapitres, nous parle du rêve de Dieu pour notre humanité et pour toute sa création. Il est important de parler ici de création, une expression qui nous dit que la monde n’est pas le simple fruit du hasard.  La terre, la nature, le monde animal et végétal…  sont un don de Dieu, un don gratuit ; c’est comme tels que nous avons à les accueillir. Comme un don qui nous est confié. Le récit de la Genèse nous rappelle encore que l’humain fait partie de cette création. Le mot adam – ha adam – signifie le glaiseux, celui qui est fait à partir de la terre.  Nous sommes poussières d’étoiles, dirait Hubert Reeves, partie prenante d’une réalité qui est bien plus vaste que nous. Mais en même temps, nous avons quelque chose de spécifique qui fait que nous appartenons à la grande famille humaine. Le rêve de Dieu, qu’exprime la Genèse, est que s’établisse une véritable harmonie entre l’humain et le vivant qui l’entoure et le porte. Mais il faut pour cela que l’humain accepte la limite, qu’il accepte de ne pas être tout.  Dans le jardin d’Eden, le seul fruit que l’humain ne peut pas manger peut symboliser cette limite à ne pas franchir pour que la vie ensemble soit harmonieuse. Le récit de la chute, le faux pas d’Adam et d’Ève – qui représentent toute l’humanité – dénonce sa tendance à toujours vouloir dépasser la limite, à vouloir tout accaparer, ce qui entraîne une dégradation des rapports entre l’homme et la femme, être les humains, entre l’humanité et la création. Avec son Fils Jésus, Marie nous propose un chemin de salut, un chemin de libération de cette tendance à accaparer qui ne rend pas vraiment heureux. Ce chemin est dépassement de l’individualisme.  Il passe par l’attention à l’autre, – quel que soit cet autre – comme l’attention de Marie qui remarque le manque de vin des convives aux noces de Cana.  Ce chemin passe par l’humilité : le fait de reconnaître que nous sommes humains, humus ; tirés de la terre, en lien profond avec les vivants qui nous entoure et les éléments du monde. Ce chemin de salut passe encore par la réconciliation d’avec notre nature – notre identité d’enfant de Dieu -, et d’accueillir la mission qu’il nous confie : celle d’être créateurs avec lui d’un monde dont nous avons à prendre soin comme on cultive son jardin. La paix avec la nature demande ainsi que nous fassions la paix avec nous-mêmes.  Un aspect que l’abbé Pascal Roger abordera prochainement.

Patrick GRAAS

Mercredi 4 septembre

Méditation

La paix entre les chrétiens….
Spontanément, on pense à la paix entre les grandes familles chrétiennes… et nous voyons les conflits entre des Églises souvent liés aux conflits politiques…. Ukraine, Irlande du Nord…. Mais pensons aussi à la paix au sein de nos communautés, au défi de la paix, du dialogue au sein de nos communautés. Nous pouvons mieux sentir les blessures des divisions, le scandale des tensions et des divisions…et les efforts exigés pour travailler au vivre ensemble, au prendre soin les uns des autres… cela demande des efforts surhumains… Peut-on dire : venez et vous verrez…. J’ai pris conscience de l’importance des communautés, à côté de la mission…. de la diaconie au sein de nos communautés à côté de la diaconie dans la société…..mr le Curé fait se crise…. le lavement des pieds…. Lire Jn 13 et la parabole du bon samaritain…. ou encore Mt 18. « Le Christ est la lumière des peuples ; réuni dans l’Esprit Saint, le saint Concile souhaite donc ardemment, en annonçant à toutes les créatures la bonne nouvelle de l’Évangile répandre sur tous les hommes la clarté du Christ qui resplendit sur le visage de l’Église (cf. Mc 16, 15). L’Église étant, dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain, elle se propose de mettre dans une plus vive lumière, pour ses fidèles et pour le monde entier, en se rattachant à l’enseignement des précédents Conciles, sa propre nature et sa mission universelle. » LG 1 Eglise comme sacrement du Royaume, laboratoire de la Fraternité…. les divisions font chuter…souffrances viennent de l’intérieur Les différences existent…. A Rochefort, nous avons un petit groupe de fraternités œcuméniques… je me souviens de Claude qui dit « moi, je suis chrétienne »…. et l’adoration…..La différence… il y a 4 évangiles avec des approches bien différentes (Marc et Jean : Marc parle du secret messianique, et en Jn les signes sont là pour montrer la divinité de l’homme Jésus… face aux coups d’éclat, des disciples croient en lui et pour d’autres, le
cœur s’endurcit) la différence peut entamer la confiance, engendrer le soupçon… quand la différence mène à l’exclusion, au désir d’éliminer ce qui est différent, qui peut être violente. On a parlé de l’unionisme…ramener les infidèles, les hérétiques dans l’Église catholique…. L’amitié, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, mais regarder dans la même direction… plus encore se laisser regarder et attirer par le Christ… (perspective de l’icône) quand un groupe prétend détenir la vérité… en Jn, Jésus ne dit pas « j’ai le vérité », mais « je suis le chemin, la vérité…. » La semaine de prière pour l’Unité des chrétiens… stimulée par l’abbé Paul Couturier…..pas qu’une semaine… ici, nous sommes sur une terre favorable pour l’œcuménisme…. Il médite notamment le testament du cardinal Mercier : « Pour s’unir il faut s’aimer, pour s’aimer il faut se reconnaître, pour se reconnaître il faut aller à la rencontre l’un de l’autre Vivre des visitations… plutôt que de rejeter, voir ce que cela signifie, ce qui amène à dire telle chose, à telle pratique…. Vocation du monastère de Chevetogne dont on va célébrer le centenaire Méfions-nous des caricatures…des simplifications… d’autres attirent notre attention sur des aspects mis en veilleuse…. Exemple le sacerdoce baptismal…. exemple : le mémorial…..il faut beaucoup de charité et d’humilité pour considérer les autres supérieurs à soi-même…..Ph 2, 3-4 L’Église, l’Unité, la Paix pousse au pied de la croix…. Les protestants ne croient pas en Marie…. Nous sommes face aux mêmes défis

Seigneur Jésus, qui à la veille de mourir pour nous, as prié pour que tous tes disciples soient parfaitement un, comme toi en ton Père,
et ton Père en toi,   Fais-nous ressentir douloureusement l’infidélité de notre désunion. Donne-nous la loyauté de reconnaître et le courage de rejeter ce qui se cache en nous d’indifférence, de méfiance, et même d’hostilité mutuelle. Accorde-nous de nous rencontrer tous en toi, afin que, de nos âmes et de nos lèvres, monte incessamment ta prière pour l’unité des chrétiens, telle que tu la veux, par les moyens que tu veux. En toi, qui es la charité parfaite, fais-nous trouver la voie qui conduit à l’unité, dans l’obéissance à ton amour et à ta vérité.

Jules SOLOT

Homélie

Ici, nous ne parlons pas sur la paix entre les chrétiens ou du défi de l’Unité…. nous prions pour cette paix et nous la célébrons, nous l’accueillons telle que nous la percevons dans l’Eglise catholique. La première lecture nous dit cette chose essentielle : le Christ est l’unique médiateur….on parle de l’intercession de la Vierge Marie, ou de St Donat, la prière de l’Eglise se termine toujours par ces mots « par Jésus….. » sinon, il s’agit de la dévotion….un chemin qui mène au Christ, lui seul vient de Dieu et nous mène à Dieu…la mission des pasteurs, c’est d’évangéliser la prière naturelle…..lever les mains vers le ciel….il s’agit d’entrer dans la prière de Jésus…. L’évangile nous rapporte la fin du discours du dernier adieu, discours qui prolonge le grand signe d’un lavement des pieds…..Pour révéler le cœur de Dieu le Père, le Seigneur choisit de s’abaisser par amour, le chemin qui mène à la maison du Père, c’est celui de l’amour qui se donne…C’est un exemple que je vous ai donné….c’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres qu’on vous reconnaîtra comme disciples. S’il n’y a pas d’amour entre ceux que le Seigneur appelle ses amis, comment la foi peut-elle grandir ? La gloire…..l’importance donnée aux disciples appelés à l’Unité pour que le monde croie en Jésus, l’envoyé du Père….une importance parce qu’on est aimé…je veux qu’ils contemplent la gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant même la création du monde…. Il s’agit d’être unis en Christ…..puisez à la même source….d’où la richesse d’une lecture de l’Evangile….Ignorer l’Ecriture, c’est ignorer le Christ…. Nous allons encore célébrer le repas du Seigneur….faire corps en partageant le Pain de Vie, le Corps du Christ…. Pas chacun avec son p’tit bon dieu, mais une communion profonde se crée entre nous par le partage du Pain eucharistique…fraction du pain, un geste souvent peu valorisé dans nos assemblées…fraction du pain associée au geste de paix…. la paix du Christ qui part de la table eucharistique…. Ensemble, nourris et fortifiés par le Corps du Christ crucifié et ressuscité qui se donne sous le signe du pain, nous sommes appelés à devenir pain rompu pour un monde nouveau, ces hommes et ces femmes qui se coupent en quatre pour que le monde tourne un peu plus rend. Ce n’est pas un esprit de corps pour vivre en ghetto, mais pour vivre ensemble sel de la terre et lumière du monde, vivre en artisan de communion à la manière et à la suite du Christ, prêtant attention à ceux qui sont facilement mis de côté dans l’Eglise et dans la société. Il ne s’agit pas d’une Unité de façade, mais une Unité à l’image du magnificat….son amour s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent…. il disperse les superbes, il renverse les puissants de leur trône, il élève les humbles. Il comble de bien les affamés, renvoie les riches la mains vides. Il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères……

Jukes SOLOT

Jeudi 5 septembre

Méditation

Un temps pour l’accueil

Bonsoir à chacune et à chacun. Permettez-moi d’abord de vous remercier de m’accueillir chez vous, à Arlon.  Ce soir, nous allons, une fois encore, nous tourner vers Marie, vers N-D d’Arlon, ND de la paix pour lui confier  tout ce que nous vivons au quotidien, pour qu’elle nous aide à trouver la paix en nous-mêmes pour vivre en paix avec les autres sur le chemin de nos vies.  Dans tous nos lieux de vie : au travail, à la maison, dans nos loisirs, dans tous nos lieux d’engagement. Au début de ce temps de prière, je vous emmène au bord du Lac de Génésareth, il y a plus de 2000 ans. Nous y rencontrerons quelques pêcheurs. Il s’agit Simon et de ses collègues de travail.  C’est précisément là, au bord du lac que l’Evangile que nous entendrons au cours de la messe nous conduira. Ce récit, nous le connaissons bien : Jésus monte dans la barque de Simon-Pierre et lui demande de jeter ses filets alors qu’il n’a rien pris de la nuit. Pierre s’exécute.  Il ramène beaucoup de poissons.  Jésus lui promet d’en faire un pécheur d’homme.  Sur cette parole Simon et ses amis laissent tout et suivent Jésus. Pécher un homme, le repêcher,  c’est le sortir de l’eau pour qu’il ne meurt pas noyé.  Pierre devient un sauveteur.  En entendant l’Evangile, si vous participez à la messe, vous constaterez que Jésus ne jette pas les filets lui-même.  S’il ne le fait pas, c’est  parce qu’il a besoin de nos mains, de nos actes, de nos paroles, de tous nos engagements pour transmettre l’Evangile.  Il a besoin de nous pour favoriser la paix là où nous sommes.  Dans tous nos lieux de vies : en famille, à l’école, en unité pastorale, au travail, dans nos lieux de loisirs.  Dans tous ces lieux de vie, nous rencontrons des existences secouées comme la barque des pécheurs de Galilée. Parfois, souvent, c’est notre propre barque qui est secouée.  2000 ans plus tard, il nous revient d’avancer au large en confiance et de jeter nos filets.  Autrement dit, le Seigneur par l’intermédiaire de l’Eglise nous invite à vivre la miséricorde, à avoir un cœur qui pardonne.  Il nous demande d’entraîner notre cœur à accueillir la misère de l’autre pour qu’il ne se noie pas dans les ennuis, la solitude, la dépression ou le repli sur soi.  Pour qu’il, pour qu’elle retrouve la paix. Pour aider les autres à trouver la paix, nous devons être en paix avec nous-mêmes.  Pour cela, nous pouvons chercher la paix, par Marie auprès du Seigneur.  Le Seigneur qui nous dit ; sois en paix, ne crains pas. Les padrés : ne crains pas. Je vous propose un petit temps d’intériorisation : faisons silence en nous et autour de nous. Rejoignons celles et ceux que nous côtoyons dans les lieux de vie dont j’ai parlé plus haut.  Pensons à ceux qui ne trouvent pas la paix parce que la barque de leur vie est agitée par des conflits familiaux ou de voisinage.  Pensons à ces jeunes harcelés dans le bus, à l’école ou sur les réseaux sociaux.  Pensons à ceux qui ne peuvent trouver la paix à cause la maladie. Pensons aussi à ceux qui attendent la paix dans leur pays.  Particulièrement en Ukraine, à Gaza, en Afrique. Pour nous aider à vivre ce temps de silence, je vous propose quelques extraits de la Bible.  Nous pouvons nous poser deux questions : Que me disent-ils ? En quoi peuvent-ils m’aider à vivre en paix avec les autres et avec moi-même ?

Un temps pour le silence et de la récollection Pour nous aider à méditer… Au reste, frères, soyez dans la joie, perfectionnez-vous, consolez-vous, ayez un même sentiment, vivez en paix; et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous.  2Cor.13 :11 Que le Seigneur de la paix vous donne lui-même le paix en tout temps, de toute manière! Que le Seigneur soit avec vous tous!  2 Thess. 3 :16 A celui qui est ferme dans ses sentiments Tu assures la paix, la paix, Parce qu’il se confie en toi. Is. 26 : 3 Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde. Jn. 26 :3 Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu! Mat. 5 :9 Et que la paix de Christ, à laquelle vous avez été appelés pour former un seul corps, règne dans vos coeurs. Et soyez reconnaissants. Col. 3 :15 Si quelqu’un, en effet, veut aimer la vie Et voir des jours heureux, Qu’il préserve sa langue du mal Et ses lèvres des paroles trompeuses. Qu’il s’éloigne du mal et fasse le bien. Qu’il recherche la paix et la poursuive. 1P.3 :10-11 Chant : Dans nos obscurités…Taizé

Un temps pour le rassemblement de nos réflexions et prières TOUS : Christ Jésus, en nous tenant en silence devant toi, nous laissons monter cette ardente prière : que cesse le feu des armes sur la terre de l’Ukraine ! Ramène la paix dans les familles ou règne la discorde, montre ta présence à ces jeunes victimes de harcèlement. Place Seigneur, sur le chemin des malades de véritables témoins de ton amour afin qu’ils puissent traverser l’épreuve de la souffrance à s’appuyant sur la fraternité humaine. Soutiens ceux qui oeuvrent pour la paix là dans tous leurs lieux de vie. Confrontés à l’incompréhensible souffrance, nous croyons pourtant que tes paroles d’amour et de paix ne passeront jamais. Tu as donné ta vie sur la croix et tu nous as ouvert un avenir, même au-delà de la mort. Tout au long de notre chemin, nous savons que tu es là, même dans l’obscurité, en nous rappelant que le mal n’aura jamais le dernier mot. Et nous t’implorons : donne ta paix à notre temps. Emplis nos cœurs de ta paix. (Adapté de Fr. Aloïs, Taizé)

Un temps pour la Parole Lecture de la 2e épître de Saint Paul aux Corinthiens, 1,3-4 Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation ; il nous console dans toutes nos détresses, pour nous rendre capables de consoler tous ceux qui sont en détresse, par la consolation que nous-mêmes recevons de Dieu. Psaume 121     Je vous invite à lire les passages soulignés) Tous : Quelle joie quand on m’a dit : « Nous irons à la maison du Seigneur ! » Maintenant notre marche prend fin devant tes portes, Jérusalem ! Jérusalem, te voici dans tes murs : ville où tout ensemble ne fait qu’un ! C’est là que montent les tribus, les tribus du Seigneur, là qu’Israël doit rendre grâce au nom du Seigneur. C’est là le siège du droit, le siège de la maison de David. Appelez le bonheur sur Jérusalem :
« Paix à ceux qui t’aiment ! Que la paix règne dans tes murs, le bonheur dans tes palais ! »
A cause de mes frères et de mes proches, je dirai : « Paix sur toi ! » A cause de la maison du Seigneur notre Dieu, je désire ton bien. Quelle joie quand on m’a dit : « Nous irons à la maison du Seigneur ! »

Un temps pour la prière Seigneur, Toi qui fais de la paix un don de Dieu pour les hommes, accorde à nos familles cette paix qui vient de Toi. Chasse loin de nous l’esprit de colère et de rancune. Apprends-nous à être à l’écoute les uns des autres. Que notre maison soit un havre de paix au milieu des tensions de ce monde. (ensemble : Seigneur écoute-nous, Seigneur exauce-nous) Seigneur, aide-nous à apporter ta présence dans nos milieux professionnels. Que notre comportement parle de ta paix et de ta miséricorde. Donne-nous sagesse et force, pour porter sur le travail de nos collègues un regard d’Amour, pour développer en nous patience, compréhension, douceur et disponibilité, pour voir au-delà des apparences. (ensemble : Seigneur écoute-nous, Seigneur exauce-nous) Seigneur lorsque la paix devient fragile au sein de nos paroisses, de nos unités pastorales, aide-nous à grandir dans l’amour réciproque et dans le désir d’annoncer le message de l’Évangile plus fidèlement, afin que le monde puisse se rassembler dans l’unité, et accueillir t’accueillir en leur cœur et au cœur du monde. (ensemble : Seigneur écoute-nous, Seigneur exauce-nous) Seigneur, nous te prions pour les jeunes qui souffrent. Entoure et protège ceux qui vivent dans l’ombre de la tristesse, de l’abus, de la souffrance ou de la peur. Donne un nouvel espoir à tous ceux qui sont désespérés et attire-les vers ton amour. Place sur leur chemin des adultes, témoins de ton amour. (ensemble : Seigneur écoute-nous, Seigneur exauce-nous)

Un temps pour Notre-Dame d’Arlon TOUS : Notre-Dame d’Arlon, reine de la paix. 

Ce titre, Marie, tu le portes bien, car depuis toujours, la paix et la confiance comblent ton cœur humble et discret. Confiante dans le Seigneur, tu as accepté sereinement un destin qui te dépassait, celui de devenir la mère de Jésus. Que ta paix devienne aussi la nôtre quand l’inquiétude face à un avenir incertain nous gagne. Confiante dans la parole de ton fils, tu as accepté silencieusement ses réponses déconcertantes, lorsque tu l’as retrouvé au temple ou lors des noces de Cana. Que ta paix devienne celle des parents et des éducateurs, déroutés par la conduite, les choix ou les propos de leurs enfants. Qu’elle accompagne les familles et les aide à dépasser les sources de conflits. Que ta paix devant l’inacceptable souffrance et l’injuste mort de ton fils devienne celle de toutes les victimes d’injustices, de guerres et de massacres. Tu le sais, Marie, la paix est affaire de volonté et de justice. Elle se construit par la confiance et le pardon. Que ta paix inonde les puissants du monde. Qu’ils y trouvent le courage et l’humilité de dialoguer pour mettre fin aux conflits. Notre-Dame d’Arlon, reine de la paix, sois à nos côtés et guide-nous chaque jour vers le bonheur.

Prière proposée par Andrée Kerger

Olivier CRUCIFIX

Homélie

« Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. » Donc le Seigneur est là, présent, au milieu de nous en cette belle soirée de l’octave à ND d’Arlon!
Et la première bonne nouvelle au fond c’est de commencer par nous réjouir ensemble de cette présence de Dieu au sein de son Eglise, Dieu n’abandonne pas son peuple, jamais ! Et en même temps, nous le savons très bien, et l’évangile de ce soir nous le rappelle, rien n’est parfait au sein de nos communautés de Vie. Nous avons sans arrêt besoin de nous réconcilier, de nous pardonner les uns les autres, d’apprendre à nous aimer avec nos faiblesses, nos pauvretés, avec nos visions différentes du monde et de l’Eglise, Comme le disait si justement le Cardinal Daneels : ‘Là ou il y a des hommes, il y a de l’hommerie !». La vie communautaire, dont nous parle Matthieu, n’est pas un long fleuve tranquille. Et donc li s’agit de parler de l’Eglise, encore et toujours. Eglise à la fois sainte et pécheresse. Eglise appelée à refaire sans cesse son unité et à se convertir. Eglise qui doit gérer les divisions, les frères et les sœurs qui font n’importe quoi, qui s’égarent dans le mal, les abus de toutes sortes, l’emprise sur les autres, ou même encore les éternelles querelles liturgiques ou les choix politiques divers et variés, remis au jour a chaque élections Je suis frappé, comme vous sans doute, par la façon avec laquelle notre Pape qui a le souci de retrouver une Paix interne dans l’église, ne finit pas de dénoncer ce qui ne va pas dans l’Eglise et critique les déviances des uns et des autres… Depuis le Pape jusqu’au simple curé de paroisse, en passant par tous les chrétiens engagés au service de la communauté et qu’ils en soit remerciés, notre travail à tous c’est souvent d’être chef d’orchestre et de tout faire pour que la communauté « sonne juste » évangéliquement parlant ! C’est si vrai que le verbe « se mettre d’accord » (« si deux d’entre vous sur la terre se mettent d’accord… ») c’est le verbe grec «symphonéo» qui a donné « symphonie ». J’aime bien rappeler cette étymologie chaque fois que je relis ce passage de Matthieu. Donc faire « symphonie » avec les baptisés. Chacun doit travailler et connaitre sa partition, sa propre vocation et jouer du mieux qu’il peut, avec les autres, pour que le son soit beau et q u e la symphonie de l’Eglise soit belle à entendre !Nous pouvons garder cette image (et ce son…) tout au long de cette nouvelle année pastorale. Vivre au diapason! Garder en nous le « la » évangélique! Et cela sans naïveté car nous savons très bien que ce que nous jouons un jour dans la justesse et l’harmonie évangélique peut s’avérer complétement faux le lendemain parce qu’il y a justement des fausses notes parmi nous et en nous, des divisions, des tensions… Mais l’autre bonne nouvelle de notre évangile c’est bien de ne jamais se résigner à la cacophonie, aux « couacs » et autres « canards » mais de travailler, jour après jour, à la réconciliation entre frères dans la «charité fraternelle ». Je pense que notre mission principale, celle des pasteurs et celles de tous les baptisés, c’est de travailler inlassablement à la réconciliation entre frères et sœurs, disciples du Christ. Comme dit le refrain du psaume: «Aujourd’hui ne fermons pas notre cœur mais écoutons la voix du Seigneur » Oui, chaque baptisé doit garder son cœur ouvert et écouter la voix du Seigneur qui nous appelle à travailler pour l’unité et la fraternité entre nous ! Chaque jour nous pouvons nous poser les questions: Comment faire Eglise ? Et, à la base dans nos communauté de vie ?, comment vivre la fraternité entre nous ? Comment vivre l’unité dans la diversité ? Comment nous respecter dans nos différences et nos complémentarités ? Pas facile de faire Eglise, de faire vivre cette humanité que Dieu aime, mais l’évangéliste St Matthieu ne désespère pas et nous donne la marche à suivre pour nous réconcilier : le seul à seul dans la prière, le temps de l’écoute et de la compréhension réciproque, l’aide des autres, le temps du discernement et de la vérité, la bienveillance, et l’acceptation de se dire que l’on a pas toujours raison ! Nous aiderons surement ! Mais ce qui est essentiel à retenir aujourd’hui, encore une fois, c’est que Dieu n’abandonne pas son peuple et qu’ll nous donne la force de son Esprit Saint pour bâtir la paix et la fraternité entre nous, à deux ou trois d’abord, en communauté et en Eglise ensuite et dans le monde enfin pour porter tout simplement le témoignage que « celui qui aime les autres a pleinement accompli la Loi » ! St Augustin disait en son temps: « Aime et fais ce que tu veux ! » Alors soyons, avec l’aide de Dieu, des amoureux de la musique symphonique et de l’harmonie entre nous ; travaillons sans cesse au sein de nos paroisses et communautés de vie à ce que nous soyons toujours des frères et sœurs dans le Christ et ainsi portons ensemble le témoignage de l’amour évangélique qui fera dire a ceux qui nous regardent de l’extérieur: «Voyez comme ils s’aiment! » Amen !

Cyrille BACHELART

Vendredi 6 septembre

Méditation

Notre famille est un bien très précieux. Elle est le lieu qui nous a vu naître et grandir, le lieu où normalement, nous avons découvert l’amour. Elle est notre lieu d’insertion sur la terre dans la grande famille des hommes. En effet, notre vie est insérée dans un immense arbre de vie qui commence avec nos parents, nos grands-parents, nos arrières grands-parents et ainsi de suite, jusque dans la nuit des temps. Si notre famille est un magnifique don de Dieu, elle est aussi souvent, voir toujours, le lieu où nous avons expérimenté nos premières souffrances, et parfois même nos plus grandes souffrances. Cela a pu venir des circonstances de la vie : le décès de notre grand-père tant aimé, la maladie de notre maman ou la séparation de nos parents… Cela a pu également être la conséquence des défauts et faiblesses des membres de notre famille. Il n’y a pas de père ou mère parfaits. Il n’y a pas de frère ou de sœur parfaits… et nous-mêmes, nous sommes loin d’être sans défauts. Par voie de conséquence, il n’y a pas de famille parfaite. Cela explique que, dans notre famille, nous avons pu vivre des injustices, des jalousies, des disputes, des vengeances, des manques de pardon, des inimitiés ancestrales, des rejets, des abandons, …Voilà pourquoi prier pour notre famille est important. Nous avons besoin que Dieu nous aide, jour après jour, à vivre dans notre famille tout l’amour qu’il attend de nous, même si parfois, cela peut sembler impossible.

Prions pour les couples en difficulté. La paix intérieure d’un couple est souvent menacée par des tas de petits évènements perturbateurs qui la troublent facilement. Il suffit de voir par exemple, l’agitation, l’énervement, les phrases désagréables qui volent, au moment d’un départ en vacances, quand il y a du retard, qu’on a peur d’oublié un bagage ou une démarche, que chacun est stressé. Ce n’est qu’un exemple mais chacun sait que les occasions se renouvellent constamment au cours de la vie quotidienne, quand les enfants se disputent pour des motifs futiles, la tension peut monter rapidement et gâcher complètement l’atmosphère d’un repas ou d’une soirée. Quand les enfants veulent regarder la télévision et que les parents demandent qu’ils aillent se coucher, c’est la révolte, la résistance s’installe. C’est le conflit presque quotidien dans beaucoup de familles. Même conflit pour l’ordinateur ou le téléphone portable toujours à portée de main des adolescents. Les voix s’élèvent et la paix familiale vacille. Rien n’est plus fragile que la paix dans un couple, dans une famille. Et pourtant une des vocations du couple chrétien est d’être porteuse de paix. C’est une lourde responsabilité. C’est aussi un don de Dieu. Bien d’autres sujets plus profonds peuvent perturber la vie : l’éducation des enfants, les rapports avec les beaux-parents, la gestion de l’argent, les achats à envisager, les projets, les rancunes entretenues… Deux êtres qui vivent ensemble peuvent très facilement souffrir l’un près de l’autre et l’un par l’autre, en troublant plus ou moins fortement la paix intérieure du conjoint. Les aménagements ne se trouvent jamais dans la dispute et les éclats de voix des reproches mutuels mais dans la paix. Dans une période d’agitation, concrètement cette paix de cœur ne peut se retrouver que dans les moments privilégiés où le couple a le courage de s’asseoir longuement l’un en face de l’autre, tous les deux en tête à tête, et d’en discuter calmement dans un désir de construire du nouveau et de redonner à l’autre la paix du cœur. Prions après une dispute dans le couple. Aujourd’hui Seigneur, le climat a été tendu. Nous ne nous sommes pas compris, chacun poursuivait son idée. La complicité qui souvent nous unit s’est presque muée en hostilité. Toi qui a changé l’eau en vin aux noces de Cana, réveille en nous la joie des noces. Aide-nous à faire le premier pas pour renouer le dialogue. Inspire-nous les mots qui conviennent, les gestes qui parlent, le regard qui rafraichit. Rends à notre amour l’émerveillement des premiers jours et enrichie le de joies toujours nouvelles. Je vous salue Marie…. Prions pour que Marie protège nos familles. Ô Marie immaculée, mère très aimante de Jésus, reine de la paix, entoure chaque famille de ta maternelle affection. Qu’elle soit un lieu authentique d’amour, de prière, de partage, d’accueil et de paix. Révèle à chacune d’elles sa vocation missionnaire en témoignant de la joie de l’évangile. Que ta sainte famille aide les couples en crise, à surmonter les difficultés et à en faire des opportunités pour grandir dans l’amour et devenir plus forts. Réconforte les enfants privés de tendresse, d’écoute et d’éducation et défend les de tout mal. Secours les familles éprouvées par la maladie, la pauvreté ou la guerre. Avec Saint joseph, époux et père vigilant conduis nous sur le chemin de la vie, obtiens-nous grâce, miséricorde et courage pour accomplir chaque jour la volonté d’amour du Père. Amen.

Prions pour les familles éprouvées par la maladie Je vous propose d’écouter le témoignage de Simon – « quand la démence frappe ». En décembre 2018, Lucie, épouse de Simon, a parfois du mal à trouver ses mots. Elle est distante et semble désintéressée de tout. Au fil des semaines, Lucie montre de plus en plus de signes de confusion : elle essaye de manger sa soupe avec un couteau, elle va se resservir avec son assiette et revient avec la nourriture en main… Ce n’est qu’en mai 2020 que le verdict tombe : Lucie souffre de démence. Quand Simon prend conscience de ce que cette maladie implique, il pleure comme un gosse. Simon endosse alors le costume d’aidant proche épaulé au quotidien par des aides familiales. Mais l’état de Lucie continue de se dégrader. Simon la retrouve, un soir d’hiver, à quelques centaines de mètres de la maison, en robe et en pantoufles.  Dès ce jour, il sera contraint de lui enlever toutes possibilités de quitter la maison seule. Il la retient prisonnière en quelque sorte. L’incontinence apparait puis les jambes de Lucie se bloquent. Simon perd de temps à autre patience et a parfois des paroles dures envers Lucie. Il le regrette aussi vite. La situation est tellement difficile à vivre pour lui. La neurologue suggère alors de placer Lucie en maison de repos et de soins. Cependant Lucie ne sait plus tenir une discussion alors Simon et ses enfants sont seuls face à une décision difficile. Lucie entre en maison de repos et de soins en janvier 2021. Simon se retrouve seul à la maison et un sentiment de culpabilité terrible l’envahit. Il a l’impression de s’être débarrassé de sa femme. Trois fois par semaine, il fait une longue route pour lui rendre visite. Son moral et sa santé déclinent. Simon décide alors de s’installer en résidence service d’où il peut voir son épouse quand il le souhaite. Depuis mars 2024, Lucie est entrée en soins palliatifs ; elle ne parle plus, ne marche plus, ne réagit plus, ne s’alimente plus. Simon est sûr qu’elle comprend tout ce qu’il lui dit. Il se persuade qu’il l’a aidée en la plaçant dans cette maison. Mais comme il ne peut l’entendre de sa bouche, la culpabilité le ronge. Que faire sinon vivre ou survivre à tout cela au jour le jour. Comme Simon et Lucie, toute famille doit faire face, un jour ou l’autre, à l’épreuve de la maladie, du handicap ou de la vieillesse invalidante. C’est d’abord une grande souffrance pour les personnes atteintes elles-mêmes. Leur vie bascule d’un jour à l’autre et elles vivent dans l’inquiétude et la peur du lendemain. Les visites incessantes chez les médecins sont source de stress. Souvent, l’épreuve pèse lourd sur leur entourage qui doit les soigner, les porter, les aider de toutes sortes de manières. C’est la vie de toute la famille qui en est affectée. N’oublions pas non plus les maladies psychologiques (burn-out, dépression, dérèglement de la personnalité) ou d’autres fragilités caractérielles qui peuvent être source de grandes souffrances pour la personne et tout le cercle familial. Dans l’évangile, nous voyons Jésus venir en aide aux malades et à leur famille. Il est pris de compassion devant la souffrance de ceux qui viennent à lui et il les guérit. Prions pour les personnes malades ainsi que pour ceux qui les soutiennent avec générosité. Seigneur, je te confie toutes les personnes malades ou handicapées de nos familles. Nous savons que tu as un plan d’amour pour chacune d’elles et nous te demandons de l’accomplir pour leur grand bonheur. Donne-leurs la force et le courage dans leurs combats. Soutiens les dans la souffrance. Puissent-elles trouver à leur côté des personnes qui les aident à traverser leurs épreuves.  Je vous salue Marie…. Ô Marie, notre Maman du ciel, prends sous ta protection toute spéciale les personnes souffrantes de nos familles, sois pour elles un refuge et un abri. Par ton intercession qu’elles puissent être consolées, fortifiées et soutenues dans leurs épreuves. Amen.

Prions pour les familles blessées. Il y a 80 ans à Arlon. La nuit du 24 au 25 août 1944. L’année 1944 marque un tournant décisif pour les peuples européens soumis depuis 4 ans au régime nazi. L’occupation touche à sa fin. Le 6 juin 1944 les alliés débarquent sur les plages de Normandie. Les jours du 3eme Reich sont comptés. En Belgique, la population attend impatiemment la délivrance. Mais l’occupant est toujours le maître du pays, pour quelques jours encore et il entend le faire savoir. A Arlon, dans la nuit du 24 au 25 aout 1944, des attentats visent deux collaborateurs notoires. Les Allemands réagissent immédiatement et organisent une rafle qui touche toutes les classes de la société. Une quarantaine de personnes sont arrêtées : commerçants, magistrats, fonctionnaires, professeurs, ouvriers, religieux. Deux d’entre eux, le docteur Jean Hollenfeltz et le procureur du Roi André Lucion, sont abattus sur le champ et exposés à la vue de tous dans les rues du centre-ville. Une vingtaine mourront dans les camps de concentration où les conduit le dernier convoi de prisonniers qui quitte la Belgique le 31 aout 1944 vers le camp de Neuengamme. Parmi eux, le secrétaire communal, le président du tribunal, le président de l’ACIA, le curé Origer et son vicaire, l’abbé Feck de Saint Donat, …. Une dizaine de jours plus tard, l’armée américaine entre dans une ville meurtrie mais heureuse d’être libérée. Aujourd’hui des conflits armés continuent en Ukraine, en Israël, en Afrique, … et font des milliers de victimes innocentes dont beaucoup d’enfants et de personnes âgées. Il n’y a pas que les maladies qui peuvent affecter nos familles. Il y a aussi les blessures reçues dans la vie de famille à travers des épreuves comme les séparations, les deuils, les accidents, les conflits armés ou les conséquences de maladies qui nous tombent dessus sans que personne ne soit en faute et qui laissent des traces profondes.  Nous nous questionnons : Que fait Dieu ? Comment permet-il que nous soyons éprouvés à ce point ? Il y a aussi les blessures familiales que nous nous infligeons les uns aux autres car nous sommes limités, imparfaits, jaloux, menteurs… Elles nous affectent personnellement ou empoisonnent les relations de nos proches et nous font souffrir. Elles proviennent d’erreurs, d’indélicatesses, de ratés qui n’ont pas été provoqués par malveillance mais qui sont le résultat de nos imperfections. Nous te demandons pardon, Seigneur. Quand nous regardons, cette journée, Seigneur, nous sommes un peu tristes. Il y a le bien que nous aurions voulu faire et le mal que nous aurions voulu éviter. Nous n’avons pas assez aimé et nous sentons bien que nous t’avons fait de la peine. Pour tout cela, nous te demandons pardon et nous accueillons la paix que tu veux bien nous donner. Je vous salue Marie…. Prions pour les familles blessées. Ô Marie, notre dame de la paix, vois les blessures qui affectent nos familles. Tu sais exactement ce qui s’est passé et toutes les répercussions que cela a pu avoir sur les membres des familles que tu aimes. Je remets tout cela entre tes mains.  Je t’en prie, apaises nos blessures, guéris-nous et fait de nous des artisans de paix. Amen.

Prions pour la paix et l’unité de la famille. La paix et l’unité dans une famille sont des merveilleux dons de Dieu, hautement désirables. C’est lorsqu’elles viennent à manquer que nous réalisons combien elles sont nécessaires et importantes. Aujourd’hui, nous allons implorer le Seigneur de nous donner cette paix et cette unité. Nous prierons en deux temps. Nous demanderons au Seigneur de faire de nous des ouvriers d’unité et de paix au sein de nos familles, en somme des collaborateurs de sa grâce. Ensuite nous prierons pour la paix et l’unité de nos familles, malgré les situations de tension ou de séparation qui peuvent exister et que nous déposerons dans sa miséricorde bienveillante. Prière de Saint François d’Assise. Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix. Là où est la haine, que je mette l’amour. Là où est l’offense, que je mette le pardon. Là où est la discorde, que je mette l’union. Là où est l’erreur, que je mette la vérité. Là où est le doute, que je mette la foi. Là où est le désespoir, que je mette l’espérance. Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière. Là où est la tristesse, que je mette la joie. Ô Seigneur, que je ne cherche pas tant à être consolé qu’à consoler, à être compris qu’à comprendre, à être aimé qu’à aimer. Car c’est en se donnant, qu’on reçoit, c’est en s’oubliant qu’on se retrouve, c’est en pardonnant qu’on est pardonné, c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. Amen. Je vous salue Marie…. Prière pour l’unité et la paix dans nos familles. Jésus, Marie, Joseph ; en vous, nous contemplons la splendeur de l’amour vrai. Aujourd’hui en toute confiance, nous nous adressons à vous. Sainte famille de Nazareth, fais aussi de nos familles un lieu de communion et un cénacle de prière, une authentique école de l’Evangile et une petite église domestique. Sainte famille de Nazareth, que plus jamais il n’y ait dans nos familles des scènes de violence, d’isolement et de division ; que celui qui a été blessé ou scandalisé soit bientôt consolé et guéri. Sainte famille de Nazareth, accorde la paix du cœur à chacun des membres de nos familles. Donne-nous de vivre dans l’unité et le respect mutuel. Que par ton intercession la paix puisse régner dans nos familles. Jésus, Marie, Joseph, écoutez et exaucez nos prières.

Prions pour la Foi dans nos familles. La Foi est un merveilleux cadeau de Dieu que nous avons reçu, le plus souvent, de notre famille. Nos parents nous ont portés sur les fonts baptismaux parce que leurs parents l’avaient fait en leur temps, les parents de leurs parents avant eux et ainsi de suite. Nous avons appris à prier en famille, nous avons participé aux sacrements en famille. C’est une grande grâce. D’autres sont nés dans des familles non-croyantes et ont reçu la grâce de la rencontre avec le Seigneur indépendamment des us et coutumes familiaux. De nombreuses demandes de baptême et confirmation, émanant de jeunes adolescents ou d’adultes, arrivent au sein de notre Unité Pastorale Notre Dame d’Arlon. Ces personnes sont accompagnées par un groupe de bénévoles sur le chemin de la foi. Quelle belle grâce ! Dans nos familles, même chrétiennes, il y a aussi des personnes qui ont perdu la foi, qui ne pratiquent plus ou qui n’ont jamais pratiqué, des personnes non baptisées ou qui vivent loin de toute pratique religieuse. Pour elles, nous allons demander le cadeau de la foi. Ecoutons cette parole de Dieu, tirée de l’Evangile de Mathieu chapitre 16, versets 13-17 « Jésus arrivé dans la région de Césarée-de-Philippe demandait à ses disciples : Au dire des gens, qui est le fils de l’homme ? Ils répondirent : pour les uns, Jean le Baptiste, pour d’autres, Elie, pour d’autres encore Jérémie ou l’un des prophètes. Jésus leur demanda : Et vous que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? Alors Simon Pierre prit la parole et dit : Tu es le Christ, le fils du Dieu vivant ! prenant la parole à son tour, Jésus lui dit : Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. On a appelé à juste titre, cet épisode du nouveau testament, la profession de foi de Pierre. On connait la fougue de cet apôtre qui répond immédiatement et de tout son cœur. Ce qui est étrange, c’est la réaction de Jésus qui lui dit en quelque sorte : Je te connais, tu es toujours aussi fougueux, tu réponds du tac au tac. Mais cette fois, ce n’est pas toi. Ta réponse vient de mon Père. Jésus veut faire comprendre à Pierre que son acte de foi est un cadeau de la grâce. La foi est un don de Dieu. Et c’est pour cette raison que nous pouvons remercier et implorer le Seigneur de nous accorder ce cadeau. Prière pour demander la foi pour les membres de nos familles. Ô Père, par l’intercession de Marie, accorde à chaque membre de nos familles :

  • Une foi pure, au-delà des joies sensibles et de l’extraordinaire
  • Une foi vive, animée de charité, qui nous fasse accomplir nos actions par amour pour toi et qui nous fasse te voir dans chacun de nos frères, particulièrement les plus faibles
  • Une foi ferme et inébranlable comme un roc, qui nous fera demeurer calmes et confiants au milieu des épreuves de la vie
  • Une foi profonde qui nous fera entrer dans le mystère du Christ et de son plan d’amour sur le monde
  • Une foi courageuse qui nous poussera à entreprendre de grandes choses pour toi et le bien de nos frères
  • Une foi qui soit notre flambeau pour éclairer ceux qui ne te connaissent pas et qui vivent loin de toi

Père Saint, nous t’en prions par Jésus-Christ ton fils et par Marie, celle qui a cru. Amen. Je vous salue Marie …  Récitons ensemble, la prière à notre Dame d’Arlon Reine de la paix.

Joëlle HOLTER

Homélie

Parler de la paix dans les familles, c’est parler de l’amour dans nos familles. Un amour vrai, pouvons-nous dire, qui est à la base d’une paix durable dans toute famille. Cette paix peut être fragile, mais elle finira par se consolider et durer. Il s’agit d’un amour qui s’inspire de l’amour agapè qui, comme dit Saint Paul dans la première lettre aux Corinthiens, ne passera pas. Quand on est assuré d’un tel amour, on est dans la quiétude et la paix. Une paix qui commence par le cœur et qui rayonne, au dehors, dans la vie des conjoints, des familles. Mais, et Saint Paul en parle indirectement, dans sa deuxième lettre aux Corinthiens, cet amour est un trésor porté dans les vases fragiles que nous sommes, que sont nos familles.
Comme quoi, l’amour dans les familles, a beau donner l’impression d’être solidement ancré, il n’en reste pas moins exposé au danger de la morsure du temps et de l’habitude. Qui parfois enlise, banalise ce précieux trésor. Et c’est là qu’intervient le vrai combat, non seulement de l’amour, mais aussi de la paix. Si, aujourd’hui, Marie et Joseph sont pris en modèle de paix pour les familles, c’est parce qu’ils ont su mener le bon combat de l’amour et de la paix. De prime abord, et selon la logique humaine, on peut dire qu’ils sont loin de refléter le modèle parfait d’une bonne famille, comme nous avons souvent tendance à le décrire dans notre Église. Mais parce qu’ils reflètent la réalité de toutes les familles, aussi celles qui sont les nôtres aujourd’hui. S’agissant toujours de cette famille de Nazareth, regardons. Dès le départ, Marie est confrontée à une épreuve que l’on pourrait qualifier d’intrusion ou d’immixtion au cœur de ses fiançailles. Elle doit assumer une grossesse dont l’auteur n’est pas son fiancé. Elle s’en remet à Dieu et s’abandonne à sa volonté. Et Joseph, lui, se retrouve gardien d’un enfant dont il n’est pas le père biologique. Une situation qu’il réussira à gérer, grâce à sa foi en Dieu, à son écoute profonde de sa parole et au respect qu’il a vis-à-vis de sa fiancée Marie… Les épreuves continueront ainsi à s’accumuler, au sein de cette famille de Nazareth, dès la naissance de leur enfant et tout au long de son enfance, jusqu’à sa fugue au Temple, alors qu’il n’a que 12ans ! Rien de neuf sous le soleil, quand on observe ce qui se passe aujourd’hui…Des épreuves endurées par les parents, par Jésus lui-même, tout au long de sa vie…jusqu’à son arrestation et sa mise à mort sur la croix. Comme le vieillard Siméon, dans l’évangile d’aujourd’hui, le prévient à Marie. « Vois, ton fils, qui est là, provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera signe de division. Et toi-même, ton cœur sera transpercé par une épée. » Face à ces épreuves, ce couple est resté uni, respectueux, toujours à l’écoute de chacun, à l’écoute de Dieu et du mystère de l’incarnation, dans la prière. À l’écoute des prophéties sur la venue du Messie, comme celle du prophète Malachie, dont l’extrait est lu ce soir. Ainsi, elle a pu sauver son amour et la paix dans sa famille. Les différentes familles d’aujourd’hui peuvent se retrouver dans le parcours de cette famille de Nazareth. Familles unies, familles recomposées ou encore monoparentales, famille universelle qu’est l’Église, nous avons toutes et tous quelque chose à apprendre de cette famille de Nazareth. Son combat pour l’amour et la paix face aux nombreuses épreuves qu’elle a traversées, peuvent être les nôtres dans nos familles d’aujourd’hui. Sa victoire peut aussi être la nôtre. Vivre un amour vrai et authentique, être à l’écoute profonde de cet amour, à l’écoute et au respect de chacune et chacun, à l’écoute de la Parole de Dieu, dans une prière convaincue et un dialogue sincère et constructif. C’est à ce prix-là que le combat de l’amour réussira et que la paix sera au rendez-vous. À ce prix-là que la paix sera effective au sein de nos familles et non seulement un rêve ou un idéal.

Wenceslas MUNGIMUR

Samedi 7 septembre

Méditation

LA PAIX AVEC SOI-MÊME Le monde d’aujourd’hui est un monde en perpétuel changement, ayant perdu ses repères ; monde angoissant, stressant, monde de rentabilité où la relation a pratiquement disparue. Je dirai même où le vrai sens de la vie s’étiole… où l’être humain est malmené… Comment, dans un monde si perturbé, puis-je trouver ma place en tant que personne unique et vivre la paix intérieure ? Où souhaitons-nous nous situer ? Que désirons-nous vraiment pour notre vie ? Cette paix, à trouver en nous, est un défi ! Ne nous décourageons pas, un chemin nous est tracé : à nous de choisir le meilleur pour notre bien-être, notre bien-vivre. La paix avec soi-même est s’aimer inconditionnellement, (s’aimer et s’accepter comme nous sommes). Regardons qui nous sommes vraiment, comment nous gérons notre vie. Sommes-nous capables de prendre du recul, d’être à l’écoute de notre cœur ? de vivre en harmonie ? d’être unifié ? (silence) Chemin de toute une vie qui vaut la peine d’être vécu. Commençons dès aujourd’hui ! Vous verrez les bienfaits de la paix se feront sentir très vite. – La paix nous permet de tenir bon, garder courage en toutes circonstances. Une sensation de bien-être, de bonheur nous enveloppe d’une immense tranquillité. Demandons à Marie, reine de la paix, de nous aider à apprivoiser nos peurs, à accepter les choses telles qu’elles sont, de nous réjouir des petits riens du quotidien, de trouver notre être profond.(Je vs salue …) – La paix nous permet d’être à l’écoute, de faire preuve d’estime, de respect, de bienveillance, de reconnaissance envers autrui et de vivre dans un esprit d’harmonie. Dans les moments heureux, elle est source d’action de grâce, de sérénité, de sagesse. Demandons à Marie de nous pacifier dans les moindres détails de notre vie, à chaque instant : moments heureux, moments plus difficiles, gardons notre cœur ouvert. (Je vous salue Marie) -La paix nous permet de pouvoir faire la part des choses en nous laissant guider par l’Esprit, nous donne l’audace de consentir à un espace de solitude avec Jésus, osons l’aventure de la paix du cœur. Demandons à Marie de pouvoir regarder nos incohérences, de sortir du repli sur soi, de rejeter le regret (dire non à la culpabilité) pour nous tourner vers Dieu, de Lui faire confiance. (Je vous salue Marie) La paix n’est pas seulement une sensation, un sentiment de bien-être, elle est un état intérieur à créer jour après jour, à cultiver par la prière, la méditation, la lecture de la Parole de Dieu… « Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu ». Demandons à Marie de nous mettre en marche, de garder notre âme d’enfant, de vivre de l’intérieur, de croire vraiment que la paix c’est Quelqu’un, cet Autre, ce Père aimant dont Jésus dit et vit la Présence. (Je vous salue Marie). Prenons un temps de réflexion personnelle, tournons-nous vers notre être intérieur, fermons les yeux et posons-nous la question : – Que pouvons-nous faire concrètement pour être en paix, pour vivre en paix ? (silence) Quelques pistes : Avoir des rituels, entrer en relation avec nous-mêmes, faire silence, passer du temps dans la nature, nous émerveiller, prier, faire nôtre la Parole de Dieu, … en riant de temps en temps de nous-mêmes. Aujourd’hui, comme hier, Marie annonce avec une douce patience un lendemain où la paix et l’amour auront le dernier mot. Avec Marie prions l’Esprit-Saint qu’il vienne habiter notre cœur, nous pacifie, nous ouvre un chemin d’espérance. L’espérance de Marie est chantée dans le Magnificat ! (Prière du magnificat) Refrain : Magnificat, alléluia, Dieu ton amour en nous se pose, Magnificat, alléluia, viens faire en nous de grandes choses. Mon exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon sauveur ! Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuses ; Le puissant fit pour moi des merveilles ; saint est son nom ! Son amour s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leur trône, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël, son serviteur, il se souvient de son amour. De la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa race à jamais.

Sr Marie-Jacqueline

Homélie

A la recherche de la paix intérieure
Début des années 2000, j’ai eu l’opportunité de réaliser le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle au départ du Puy en Velay. Cette expérience vécue avec un groupe de paroissiens et étalée sur plusieurs années a été instructive à plus d’un titre. En effet, il serait illusoire de croire que la motivation des marcheurs est toujours d’ordre spirituel. Les uns s’y engagent par désir de découverte, par motivation
sportive ou encore comme une forme de tourisme. D’autres voient dans cette expérience séculaire une occasion favorable pour faire le point sur leur vie. Bien souvent, ils se situent à un tournant de leur histoire : changement professionnel, bouleversement familial, crise personnelle ou questionnement profond. Et même parmi ceux qui partent en touristes, certains arrivent en pèlerins. Pour tous, il a s’agit de quitter un certain confort, d’abandonner toute une série de sécurités bien souvent très futiles. La marche, avec le déplacement de notre corps de km en km qu’elle opère, a un impact en nous-même et permet de réaliser un mouvement intérieur. Si pour l’agnostique ce pèlerinage semble aller de « soi à soi », parfois en transitant par les autres, pour le croyant, il est intimement relié à l’expérience de la présence de Dieu. Par nature, la condition du chrétien est déjà pèlerine. Il est ce disciple qui marche à la suite de son Seigneur, qui met ses pas dans les siens, s’évertue chaque jour d’avancer sur la route de l’Évangile.
Au moment de la Nativité, l’évangile de Luc nous dit de Marie : « qu’elle gardait toutes ces choses en son cœur. » Cette expérience spirituelle de paix intérieure, la jeune mère la vit au cœur d’une itinérance involontaire, d’un exil inattendu et d’une profonde précarité matérielle. Le sac du marcheur doit être le plus léger possible afin de lui permettre d’avancer d’un bon pas. De même, le chrétien est amené à
se débarrasser de tout ce qui peut faire obstacle à une forme de « légèreté » du cœur. Parmi ce qui pèse sur ses épaules, il y a sans nul doute tout ce qu’il regrette et qui a entaché son histoire : ses actes
manqués, ses fausses routes, ses voies de traverse qu’il peine à se pardonner. Il lui faudra d’abord cultiver la gratitude – en langage chrétien « l’action de grâce » – redécouvrir, au cœur de sa prière, l’amour inconditionnel de Dieu pour chacun qui fait de tous, rien moins, que ses fils, ses filles bien-aimés. Avant de pouvoir se pardonner à soi-même les entraves du passé, le pèlerin intérieur expérimente dans
l’amour de Dieu son pardon déjà offert. Si Dieu m’a pardonné, comment puis-je encore être embarrassé par des formes de culpabilité ? « Venez à moi vous tous qui peinez sur le poids du fardeau et moi, je vous procurerai le repos. » A peine le messager divin avait-il quitté la jeune fille de Nazareth que celle-ci, toute habitée de gratitude et portant en elle le Sauveur, se mit en route avec empressement pour traduire l’amour de Dieu dans le service. Ainsi pour le chrétien, le pèlerinage intérieur lui permet d’expérimenter l’heureuse nouvelle de l’amour sans condition de Dieu pour lui, du pardon offert et de la gratitude qui en est le fruit. Si Dieu est si bienveillant à notre égard, nous ne pouvons que faire de même. Si Dieu déjà nous pardonne, nous n’avons plus qu’à accueillir paisiblement sa miséricorde. A l’instar des disciples d’Emmaüs, le pèlerin découvre que, finalement, c’est Jésus lui-même qui le rejoint dans sa quête intérieure, qui verse sur les blessures de son cœur le baume du réconfort, qui ensemence son âme de cette paix fertile qu’il pourra alors faire grandir autour de lui. « Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu. » Le pèlerin découvre que son itinéraire le conduit de Dieu vers ses frères en humanité. Et, ses relations s’en trouvent transfigurées. Ce bonheur qu’il cherchait pour lui-même devient un heureux souci qu’il porte pour les autres. Marie, Reine de la paix, comblée de grâce tu as expérimenté l’amour inconditionnel de Dieu pour toi. Cette expérience t’a permis de traverser les épreuves redoutables de ta vie terrestre en cultivant cette paix intérieure. Accompagne notre pèlerinage personnel pour qu’avec
toi nous puissions goûter la paix intérieure et nous exclamer : « le Seigneur fit pour moi des merveilles, saint est son nom. »


Pascal ROGER